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Politique

  • Dantec 1999

    Je suis dans la librairie, je prends sur un rayon le poche du Théâtre des opérations (journal métaphysique et polémique 1999) de Dantec et l'ouvre au hasard :

    « Il faut donc bien saisir cela : l'écologie humanitaire qui marche aux bons sentiments ou au charlatanisme new age, ne veut tout compte fait qu'établir une stricte conservation de cet état du monde (et pour certains, restaurer l'ancien, avant la venue de l'industrie, voire de l'homme lui-même), elle refuse de comprendre que pour assurer sa survie l'homme devra entreprendre le surpassement, la transformation effective, écosystémique et globale de ce monde.
    Car avant de terraformer Mars, il est clair désormais que nous allons devoir terraformer la Terre. » 

     

    8 janvier 2025

     

  • Prométhée

    PROMÉTHÉE
    Ce que mon cœur souhaite est aussi l'avenir.

    Ce n'est pas tant que l'homme soit bon, loin de là, mais il est meilleur que les Dieux.
    Prométhée enchaîné est une pièce sans action. Je la relis dans une traduction en vers de Pierre Demoulin. Etrangement (ou non), elle a moins vieilli que les proses (et la récente adaptation de Py).
    On enchaîne Prométhée à la première scène, et il est toujours enchaîné à la fin de la dernière. Du moins a-t-on appris qui le délivrerait. Deux pièces plus tard, puisqu'Eschyle a écrit une trilogie (les deux derniers opus sont perdus.)

    Prométhée, c'est le feu donné aux hommes, bien sûr ; mais pas seulement. C'est aussi les maisons de brique et de charpente, la compréhension du retour des saisons, le Nombre (la plus pure invention), l'écriture, les arts, le dressage et la domestication des animaux, le navire, l'airain, le fer, l'argent et l'or... Mais la prédiction, également.
    Chez l'Homme, tous les arts viennent de Prométhée. (Prométhée)
    Rien ne dit, donc, que ce soit terminé (et par arts il faut entendre ici toutes les techniques, technologies incluses.)

    Ce qui est certain, c'est que Zeus est un tyran terrible. Qui règne par la force. Et terrorise même les Dieux (Héphaïstos, notamment). A la force prédatrice de Zeus (et de la nature), Prométhée (annonçant peut-être Ulysse) oppose la ruse et ses techniques (arts).

    La pièce d'Eschyle est sans action apparente aucune et on se demande ce qui peut bien amener Io à ce toit du monde de Scythie où est enchaîné Prométhée, qui a volé aux Dieux le feu.
    Le hasard ?
    Non.
    Eschyle.
    Car le poète ici (Shakespeare Ier, selon Victor Hugo, puisque pour lui Shakespeare est Eschyle II (je plaisante)), à défaut d'action dramatique, fait une démonstration, et, comme il se doit, il la fait entre les lignes. Le fait qu'un des petit-fils d'Io doive être plus tard le libérateur de Prométhée ne nécessitait pas la présence d'Io, puisque de ce fait là, Prométhée, qui connaît l'avenir, est déjà au courant.

    Io est là pour montrer que la tyrannie de Zeus est complète et ne s'adresse pas qu'à Prométhée ; elle empêche toute civilisation ; elle est la sauvagerie même et veut y ramener les hommes (c'est pour leur avoir donné conscience, technique et partant, civilisation, que Prométhée est supplicié, quoi qu'il sache que son supplice aura un terme).
    Le châtiment d'Io est terrible en effet ; pour avoir refusé de se donner à Zeus (qui prend par force ce qu'il veut), ce dernier l'a transformée en génisse, errant paniquée dans le monde, poursuivie par un taon. Encore la pauvre n'est-elle pas au bout de ses supplices.
    Il fallait à Eschyle cet élément féminin pourtant (techniquement) étranger au drame de Prométhée.

    IO
    Le sceptre du tyran, qui pourrait donc le prendre ?

    PROMÉTHÉE
    Lui-même le perdra par son esprit dément.

     

    6 janvier 2025

     

  • Guerre froide. La solution logique

    — Le détroit de Behring, large de 85 kilomètres et séparant, du cap Prince-de-Galles au cap Dejnev,  les Etats-Unis d'Amérique de la Russie (soviétique ou non), il serait louable, plutôt que d'embraser le monde entier dans un conflit nucléaire total, ou dans une série de conflits de moindre envergure, de construire une manière de ring que l'on ferait flotter (les moyens techniques le permettant aisément) à 42,5 kilomètres de chacun des caps. Là, accord étant trouvé sur la discipline sportive et les nationalités des arbitres, deux champions, un seul Horace, un seul Curiace, appartenant à chacune des nations s'affronteraient en un combat loyal, à l'issue duquel le pays du perdant passerait intégralement sous la coupe du pays du vainqueur. Si, dans un souci de représentation politique, chaque pays décidait d'envoyer son chef d'Etat, les modalités d'accession au pouvoir seraient certainement à revoir (et la démocratie serait sans doute révoquée pour longtemps, jusque même dans ses apparences).
    — La logique ne pourra décidément jamais rien pour ce monde, camarade.

    (Brouillon pour machine)

    2 octobre 2024

     

  • Vinci trouvé, Vinci perdu

    J'ai revu il y a quelques semaines l'excellent documentaire d'Antoine Vitkine consacré au Salvator Mundi attribué à Léonard de Vinci, qui raconte comment un tableau découvert par hasard en 2005 et vendu 1175 $ frais d'adjudication compris est devenu en 2017 le tableau le plus cher du monde, vendu au prince d'Arabie Saoudite Mohammed Ben Salmane (MBS) pour la somme de 400.000.000 $. Un vendeur en Louisiane, une acheteur new yorkais, la National Gallery de Londres, le Louvre, un oligarque russe, un arnaqueur d'art suisse, des entrepôts à Singapour, et le prince arabe convaincu par les voleurs de chez Christie's d'acheter un authentique Vinci (l'équivalent masculin de la Joconde et non une œuvre d'atelier). Tableau que nul n'a revu depuis son acquisition ; et dont nul ne sait avec certitude où il se trouve. Roulé, le prince musulman aurait emprisonné son Christ, sauveur du monde et faux vrai Vinci.

    En refermant la passionnante et très riche biographie de Léonard par Serge Bramly (Lattès, 1982), je m'aperçois qu'il n'a été question à aucun moment (sauf erreur de ma part) de ces Salvator Mundi d'atelier (quelques historiens, manifestement depuis 1982, ont lancé l'idée qu'il existerait peut-être un original de la seule main du Maître ; original qui a fini par être inventé dans les fascinantes années 2000-1010). Et pourtant Bramly ne fait pas mystère de la prodigieuse incapacité (il est également parfois empêché par les évènements politiques) de Vinci à finir ce qu'il a commencé. 

    18 septembre 2024

  • Pause

    Un mois sans mettre une ligne dans le roman. Envie de changer tout à fait de registre, de langue, de tout. Avant que ma tête n'éclate. Tout ça est à l'arrêt. Aucune importance.

    Je fais très lentement des textes très courts, dans une langue classique. A grande distance. Repos. 

    Je lis. Faulkner (quel poète : il y a de longs poèmes en prose).Le texte émouvant du prochain spectacle de Fred Pougeard. Vila-Matas (que je découvre et qui m'intéresse et m'agace à la fois). Kipling. Debray (mouais, mouais, mouais). Prazan (intéressant). 

    Bientôt Suarès ou Joseph Joubert. Peut-être Gracq (avec beaucoup de café).

    J'ai retravaillé à Temps pour temps. J'ai fait une version modifiée de la Lettre à l'Intendant du domaine, que j'ai fait suivre de deux textes très courts. On va grouper tout ça et on verra.

    J'ai tenu 35 minutes dans l'interview de Poutine par Tucker Carlson. Il y a deux semaines déjà. Je m'étais dit qu'il faudrait regarder la suite et je ne l'ai pas fait. A quoi bon ? 

    Pourquoi, finalement, devrais-je m'intéresser à ce à quoi je ne puis rien ? C'est aussi ridicule que de raconter sa vie. Et j'ai du bois à fendre.

    Le soi-disant poète Maulpoix a cogné vingt ans sa femme (je ne dis pas soi-disant parce qu'il tape, mais pour le mot poète dont il faut bien admettre qu'il pue le siècle. Et puis, ces fayots de premiers de la classe m'emmerdent depuis longtemps.). J'ai envoyé un petit commentaire là-dessus à Pierre Perrin, de la revue Possibles, qui m'a demandé un texte, proposé de tourner et retourner le fiel (je me sens peu fielleux, finalement) et de sulfater à satiété (ça me va déjà mieux). Je lui ai dit que je voulais aussi faire un éloge. 

    (Je pense parfois que les journalistes et autres animateurs à la con sont les poètes de notre époque et qu'eux aussi, globalement, font vraiment de la merde. il faut bien ça.)

    11 mars 2024