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Journal

  • Volkoff en passant

    Bref extrait de la machine :

    Pour me débarrasser rapidement de cette nouvelle de Volkoff, « Les Fils de chienne », que l’on peut lire dans Le Berkeley à cinq heures, je vous dirais seulement qu’elle installe avec facilité (dans les deux sens) une intrigue d’espionnage qui pose la question de savoir si le président des États-Unis George Bush (père), ancien patron de la CIA, est l’officier traitant du président de l’URSS Michael Gorbatchev ; à moins bien sûr que ce ne soit l’inverse. Le colonel Rozotchkine, du Premier Directorat du Guébé, que le hasard et son industrie, ont mis dans le secret, sait qu’il est un homme mort chez les Soviétiques comme chez les Américains et décide donc de passer aux Français. Ce sur quoi en tout cas, les deux chefs d’État sont en accord total, quel que soit l’OT et l’agent, c’est que ces European SOB (que Volkoff traduit trop élégamment par « fils de chienne ») doivent être mis à genoux. À voir l’état de l’Europe trente-cinq ans plus tard, on se dit qu’il se peut que cette improbable alliance ait réussi au-delà des espoirs permis, avec l’aide de nos Jaruzelski de France et d’ailleurs. Est-il vraiment important qui de Mickey Pump et de Serguei Sergueievitch Flegmatov est l’officier traitant de l’autre ?

    29 mars 2025

  • Nouvelles de la machine

    Retour à la machine, après avoir passé un mois à écrire un poème que d'abord j'ai cru dramatique, et qui ne le fut qu'en cela qu'il ne l'était pas, mais pas du tout. Ayant lu à haute voix une version presque aboutie, douze minutes, je me suis aperçu qu'on n'y comprenait goutte, sans la typographie et sa ponctuation doublée d'un jeu de parenthèses. Finalement, le poème a repris place... dans la machine.

    Je joue un peu avec mes limites.

    La première partie de cette machine affiche 61 800 mots et passe les 353 000 caractères espaces comprises. Elle a pour titre le nom d'un personnage. Qui d'ailleurs n'y paraît pas vraiment. Il dit deux phrases au téléphone.

    Je viens de jeter hors la machine plusieurs mois de travail (14.000 mots). Hop. Cela encombrait. Des morceaux resserviront, j'en décongèlerai l'un ou l'autre morceau, un jour de disette.

    24 mars 2025

     

  • urtheatron

    Cette fois, je me suis égaré tout à fait. C'est certain.

    J'ai rechuté. Plus grave crise depuis 2011, Une pièce parfaite, Personne, et 2012, La fin du monde (prologue). Je n'aurais pas dû remettre un œil dans Mallarmé.

    Le drame bref, plus court encore qu'avant, m'est apparu, de façon parfaitement abrutie, comme une forme neuve, peut-être même d'autant plus nécessaire que nul, je crois, n'en fera rien, au sens de faire concrètement advenir la chose sur la scène (ouf).

    J'ai mis à jour mes conditions personnelles d'utilisation du théâtre (urtheatron). Puis j'ai pris un morceau de la machine en cours  concernant l'astronaute perdue (ce que je peux m'en foutre, au fond) et je me suis lancé dans l'écriture prose/vers de la chose. Commencée le 19 février. Touche à sa fin aujourd'hui, le 17 mars. Moins de 2000 mots (environ 15 minutes parlées.)

    Sont passés dans cette moulinette condensatoire presque tout ce qui traîne depuis des siècles dans ma caboche. En mode synthétique, donc. Comme les ciels. Cette fois pas salopés d'amour.

    Tout ça pour ça. Et je tiens que ce n'est pas très jouable. A cause, il faut le dire, des parenthèses. 

    17 mars 2025

  • Koyré

    J'ai fermé le livre en disant à voix haute : merci, monsieur. C'était les trois Entretiens sur Descartes d'Alexandre Koyré. Une telle intelligence, une telle clarté ne se retrouvent pas fréquemment. Surtout chez les philosophes ou prétendus tels (la dernière rinçure d'Université se complaisant au titre). La dette que nous avons tous envers Descartes, et qui n'est pas celle du tout, je crois, qu'on s'imagine, est très clairement exposée ; non moins que le fait qu'elle n'a pas fini du tout de courir, et que Descartes permet en effet, et beaucoup mieux que l'œuvre à la fin confuse du moustachu de Sils-Maria, de détruire les idoles, toutes. Ce qui est assez dangereux. Ces trois Entretiens forment la fin d'un livre consacré à l'Introduction à la lecture de Platon (que j'ai lu ensuite, procédant à rebours). Les deux opus se complètent et dialoguent. Ils remettent silencieusement de l'ordre. 

    5 février 2025

  • 11

    J'écris désormais pour atteindre ces fameux onze lecteurs dont parlait Joyce.

    Quand je m'échinais encore, assez bêtement, inutilement, à la critique des basses œuvres culturelles de mon temps, j'avais davantage de lecteurs. Cette critique un peu verte, qui ne me coûtait pas tant parce que réussir n'avait jamais fait partie de mes projets (et que les projets mêmes faisaient le moins possible partie de ma vie), m'agrégeait deux types de lecteurs (sinon de rieurs) : ceux pour qui ma critique était juste, puisqu'ils étaient partisans eux aussi d'une culture moins idéologisée et plus haute ; et ceux, plus nombreux, pour qui toute culture était de toute façon à bannir.

    Il était donc grand temps que je m'attelasse (de mon matelas) à une production plus positive (non pas au sens où elle ferait la promotion de je ne sais quelles valeurs, mais au sens où elle s'élèverait au-dessus de la critique, vers l'œuvre).

    5 février 2025