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Journal

  • Maxime 127

    Je prends le vieux Folio de La Rochefoucauld et (re)commence à lire ses Maximes dans l'ordre.

    Je constate que je n'ai rien souligné ni noté dans ce livre que j'ai lu plusieurs fois.

    Tout à coup, je découvre le nombre 127 entouré au crayon.

    127

    Le vrai moyen d'être trompé, c'est de se croire plus fin que les autres.

    En effet. C'est tout moi.

    Je m'étais bien reconnu, alors. 

    Le nombre 149 aussi est entouré (je m'en avise à l'instant) :

    Le refus des louanges est un désir d'être loué deux fois.

    Très bien, d'accord, je refuse les louanges.

    30 janvier 2025

     

  • Un peu d'espoir

    J'ai souvent eu envie de poser cette question à des gens qui écrivent de la « poésie » : Qu'est-ce qui, dans ce que vous écrivez, vous permet de dire que c'est de la poésie ?

    Je crois que très / souvent la réponse serait / qu'on revient à la / ligne quand on veut / (s'il existe des po / étonètes). Les poétenproses écrivent quant à eux des textes courts, pas très réalistes et dans lesquels l'auteur fait montre de sa pensée et de ce qu'il aurait pu, s'il avait voulu et suivi quelques fastidieuses années d'étude, enseigner la philosophie au lycée public de Saint-Cucufin.

    Il est évident que ce n'est pas suffisant, et que la plupart du temps ce qui fait que les gens disent qu'ils écrivent de la poésie est une croyance, la croyance qu'ils écrivent de la poésie. On n'aurait pas le cœur de leur ôter leur croyance, qui doit bien servir à leur psychique équilibre. Il y a déjà beaucoup trop de gens sous anti-dépresseurs dans ce pays (et cela même alors que presque personne, Dieu merci, ne lit les productions des poètes.)

    Une question comparable peut être posée à des romanciers. Pour les dramaturges, ou produits dérivés, en tant qu'ils ne prétendent plus écrire une vieillerie comme du théâtre, la question ne se pose plus vraiment. Ces gens admettent ne pas faire ce qu'ils disent faire, et l'honnêteté a moins de rang là que la simple bêtise.

    Il faut bien admettre que toutes les définitions jamais données ne sont pas satisfaisantes ; et c'est pour cela que ma question était d'abord personnelle. L'idéal serait que chaque poète ait (au moins) une réponse technique. Mais j'en doute. Il y a chez le poète un sentiment de poésie comme selon l'Education Nationale il y a un sentiment de passé simple chez qui écrit : il prena ses jambes à son cou et courit à perdre la laine. Cette comparaison me paraît assez juste hélas.

    Les romanciers contemporains, eux, ont arrêté d'avoir tout rapport (narratif ou stylistique) avec leurs prédécesseurs. Ils racontent leur vie en espérant qu'elle pourra émouvoir des gens qui ont la même, ce qui n'arrivera pas. Les plus cyniques parmi eux, qui font de l'argent, ne sont jamais que de féroces naïfs qui se trouvent intelligents. Quand par extraordinaire ils ont de la littérature une idée précise, comme Patrice Jean, elle a deux siècles, est capable de comprendre quelques romanciers du XXème siècle, ressemble à ce qu'on enseignait dans les années 1980. Candy au Kafka-shop eût été un meilleur titre.

    Ce qui saute à la gueule, c'est que personne ne comprend rien au monde qui arrive et préfère parler d'autre chose en regardant le ciel, ses pieds, son sexe.

    Tous ces gens, dont je suis d'évidence, écrivent de toute façon pour personne, puisque personne ne lit rien ; et qu'il suffit de fréquenter quelques lycéens pour constater l'effondrement général du QI de la jeunesse. Une nation d'abrutis est en cours de fabrication ; et par bonheur, elle va s'éteindre.

    30 janvier 2025

     

     

  • Passage supprimé

    Passage supprimé : « Or justement, une représentation intéressante ne pourrait avoir lieu qu’en accordant à chaque mot une importance énorme (quand même il ne la mériterait pas) (et) en alentissant (donc) le dire. (Je me dis qu’un accompagnement, ou plutôt un dialogue, avec un instrument de musique (le piano, je crois) (puisque certains voudront toujours allonger la durée de la pièce jusqu’à ce qu’elle soit conforme à la durée commerciale minimale) pourrait avoir lieu, à partir du moment où la parole et les notes ne se chevauchent pas, mais réellement dialoguent (et si c’était extraordinairement mal poli (et pourtant j’aime assez être très mal poli, à dessein, parfois) de faire de la musique pendant qu’on parle & (comme) de parler tandis qu’on joue de la musique ?). »

     

    27 janvier 2025

  • Exclure l'exclu

    J'étais en train de sécher lamentablement dans la section qui de ma machine qui s'appelle Attractor-42.

    Pendant une pause technique (pisse, café), j'ai lancé (je ne sais pourquoi) en fond sonore la seule interview de Dantec que je trouve intéressante (celles à la télé française sont catastrophiques), qui est celle donnée dans une bibliothèque, la nuit, à Montréal. 

    Et j'ai repris mon lamentable séchage, ou plutôt, la saisie sur ordinateur de mes insuffisances manifestes. Quand tout à coup Dantec a causé d'Aristote (en mal) et de tiers inclus. Et de Maistre (Joseph de) et de réversibilité (ma lecture des Soirées de Saint-Pétersbourg commence à sérieusement dater). J'ai remonté la bande d'une minute. Ah mais je suis bien d'accord, qu'on ne peut parvenir à rien dans la vie avec le tiers exclu. 

    J'ai jeté quelques mots dans un moteur de recherche, et je suis tombé sur Lupasco. Je me suis demandé si Dantec avait lu Lupasco. On ne sait jamais, avec lui (il n'y a pas qu'Abellio), dont la bibliothèque était un arsenal.

    J'ai résisté encore quelque temps à commander un bouquin de Lupasco. Je viens de le faire.

    25 janvier 2025

  • Recommencer (3)

    Je me suis retrouvé embarqué à raconter (pour partie) une histoire, parce qu'il faut bien qu'il y ait des personnages et que ceux-ci ne peuvent pas être tout à fait immobiles dans le temps. Mais je n'ai rien à faire de cette histoire. Elle n'a aucun intérêt. Et ce que je dis là, il a bien fallu que je le dise. Et il faudra recommencer.

    Aux environs du 10 janvier, j'ai pris la décision (ferme) de tout jeter. Aussitôt la pression est descendue, et j'ai dormi deux nuits complètes sans que mon cerveau ne s'attache à produire du texte (du moins à ma connaissance). Dès le 12, puisque la pression était évacuée, j'ai pu recommencer à réfléchir à poursuivre l'écriture d'un nombre trop considérables d'historiettes.

    Je ne sais pas trop non plus dans quel enfer logique je me suis jeté. Le mieux est de poursuivre par-dessus la jambe. L'essai logique ne dit que son échec (mais moteur démonté).

     

    25 janvier 2024