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  • Les caves du Vatican

    J'ai beaucoup ri en lisant Les Caves du Vatican. (Je ne m'y attendais pas, étant demeuré jusque là, quant à Gide, fidèle au pénible souvenir de la lecture en troisième de La Symphonie pastorale.)

    Cette drôlerie me paraît avoir deux causes : le style assez libre, cocasse et recherché ; le comportement absurde, car soumis à des règles logiques, des personnages. (Il se peut que le premier élément, d'ailleurs, cherche à masquer, partiellement au moins, le second.)

    Je crois que si Gide eût été anglais, sa « sotie » aurait été adaptée à l'écran (plusieurs fois, dont au moins une avec succès).

     

    9 décembre 2024

     

    Lien permanent Catégories : Livre
  • Le maillon manquant

    Deux faits.

    1. J'ai fait un petit billet ici, il y a quelque temps, sur l'emploi chez Descartes, dans le Discours de la méthode, à propos du suspens ou de la réduction, du verbe feindre.

    2. J'aime citer depuis longtemps le mot de Basil Bunting cité par Ezra Pound dans son ABC de la lecture :
    Dichten = condensare.

     

    Je n'aurais jamais pensé à lier entre eux ces deux faits sans le magnifique Livre des amis d'Hugo von Hofmannsthal (publié aux éditions de la Coopérative par Jean-Yves Masson, éditeur et traducteur) :

    Ecrire (dichten) = feindre* = to feign

    Jean-Yves Masson ajoute en note : « Hofmannsthal pense ici à l'étymologie des verbes français et anglais "feindre" et "to feign", dérivés du latin "fingere" qui signifie originellement "modeler, façonner", puis "imaginer", d'où provient aussi le mot "fiction". Le verbe "dichten" s'applique à la création littéraire en général, même s'il s'applique surtout à la poésie ("der Dichter peut désigner "l'écrivain").  »

    L'astérisque signifie que le verbe feindre est écrit en français par Hofmannsthal. Ce qui signifie donc, sauf erreur de ma part, que l'aphorisme d'Hofmannsthal est écrit en trois langues :

    Dichten = feindre = to feign 


    Je ne tire pas les conclusions.