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Livre

  • Da Empoli, Poutine, MBS

    Amusant.
    Un personnage de la machine s'appelle désormais Mohammed ben Salmane. Comme le prince héritier d'Arabie Saoudite. Accessoirement acquéreur d'un Salvator Mundi attribué à Léonard de Vinci.
    Et j'apprends cette semaine que Giuliano da Empoli sort un livre (un roman) sur cette personne (le prince réel) non sur mon personnage (Dieu merci).
    J'avais évoqué ici son livre (son roman, si l'on veut, puisqu'on appelle roman n'importe quoi) qui empilait chronologiquement une série d'anecdotes déjà connues sur Vladimir Poutine (lesquelles anecdotes avaient initialement été servies aux fins de plaire. Mais il faut admettre que la chose nue, qui plaît aux uns, semble aux autres une dénonciation ; et que cela donne à peu de frais à l'auteur (qui ne sortira, selon l'expression, de l'ambiguïté qu'à son détriment) une illusion de hauteur de vue.).
    Je crains deux choses : qu'il ne faille pas en attendre quoi que ce soit (au-delà du lâchage de noms de puissants célèbres par paquets de douze) ; de ne pas réussir à ne pas le lire, même vite. Par acquit de conscience : pour être certain que j'avais raison de n'en rien attendre.

    20 avril 2025

  • Vanité des poésies et poursuite du vent

    Trouvé cette après-midi aux Emmaüs des Ardennes deux jolis livres de poèmes :
    La montagne vide, anthologie de la poésie chinoise IIIè-XIè siècle, traduite et présentée par P. Carré et Z. Bianu, coll. Spiritualités vivantes, Albin Michel, 1987 ;
    Poèmes de la mort, de Turold à Villon, choisis, présentés et traduits par J.-M. Paquette, édition bilingue, 10/18, 1979.

    270 pages dont une partie est bilingue couvrent cinq siècles de poésie française ; 145 pages, souvent de quelques lignes, couvrent huit siècles de poésie chinoise. C'est peut-être suffisant. Si je lis l'intégralité du recueil des poèmes chinois, que vais-je en retenir ? Combien de lignes ? Si je prends l'autre volume, la danse macabre de l'Ardennais Jean Gerson (1363-1429) est très belle, mais je ne retiens par son mouvement entier. 
    Un recueil des poèmes français les plus intéressants de Villon à aujourd'hui devrait pouvoir tenir en 150 pages (Hugo serait chanceux de ses presque trois pages non bilingues). Cela donnerait peut-être envie de les connaître par cœur. 

    12 avril 2025

     

    Lien permanent Catégories : Livre
  • Dick ou Shelley

    Je suis vivant et vous êtes mort m'est tombé des mains. La vie de Philip K. Dick m'intéressait, pourtant. Moins que ses romans, certes. Le Profanateur, trouvé récemment, est très bon ; très contemporain aussi, avec son réarmement moral. Le spectre d'Adolf Hitler plane sur l'Amérique. Ah, les empires qui ne feront pas leur mille ans... Mais Emmanuel Carrère bavarde. La vie de Philip K. Dick n'est pas si passionnante que ses romans, de loin ; un abrégé aurait suffi. L'amusant, c'est que le lendemain, j'ai trouvé dans une boîte à livres, Ariel ou la vie de Shelley, d'André Maurois. Le style est des plus convenus, la vie de Shelley m'intéresse modérément et pourtant j'avance vite. Si je me demande pourquoi, je ne trouve que cette réponse : c'est écrit comme les livres de mon enfance, chapitres courts, efficaces. Cela me fait penser à Jules Verne.

    11 avril 2025

  • urtheatron

    Cette fois, je me suis égaré tout à fait. C'est certain.

    J'ai rechuté. Plus grave crise depuis 2011, Une pièce parfaite, Personne, et 2012, La fin du monde (prologue). Je n'aurais pas dû remettre un œil dans Mallarmé.

    Le drame bref, plus court encore qu'avant, m'est apparu, de façon parfaitement abrutie, comme une forme neuve, peut-être même d'autant plus nécessaire que nul, je crois, n'en fera rien, au sens de faire concrètement advenir la chose sur la scène (ouf).

    J'ai mis à jour mes conditions personnelles d'utilisation du théâtre (urtheatron). Puis j'ai pris un morceau de la machine en cours  concernant l'astronaute perdue (ce que je peux m'en foutre, au fond) et je me suis lancé dans l'écriture prose/vers de la chose. Commencée le 19 février. Touche à sa fin aujourd'hui, le 17 mars. Moins de 2000 mots (environ 15 minutes parlées.)

    Sont passés dans cette moulinette condensatoire presque tout ce qui traîne depuis des siècles dans ma caboche. En mode synthétique, donc. Comme les ciels. Cette fois pas salopés d'amour.

    Tout ça pour ça. Et je tiens que ce n'est pas très jouable. A cause, il faut le dire, des parenthèses. 

    17 mars 2025

  • Mallarmé, Meillassoux, etc.

    C'est amusant, de reprendre, des années après, les volumes anciens de Mallarmé.
    Je comprends alors que je ne savais pas à quel point il avait participé de la façon dont j'envisage le théâtre (finalement, avant l'immense Copeau, il y a Mallarmé) ; pire encore, la façon dont j'envisage sinon le poème, du moins le vers. 

    Dans la foulée, d'ailleurs, j'ai relu le livre du philosophe Meillassoux, Le Nombre et la Sirène. Ce qui m'a fait lire ensuite le très radical Après la finitude ; livre qui par ailleurs venait de m'être recommandé sur l'excellente page, de plus en plus politique, de Joan Larroumec.

    « Il importe pour la suite d'avoir à l'esprit cette ambition extraordinaire de Mallarmé — refonder un culte civique suppléant à un christianisme déficient — bien loin de l'image convenue du « poète aux bibelots » et aux intérieurs raffinés.  » Meillassoux, à propos de Mallarmé.

    « On a touché au vers » note, pour une fois très simplement Mallarmé, qui est bien le premier à comprendre l'ampleur de la révolution du vers dit libre non moins que ses formidables dégâts potentiels. Et par vers, sans doute faut-il encore entendre, le distique (c'est-à-dire qu'on a touché non seulement au mètre, mais à la rime.)

    Tout cela est très mal tombé, décidément, a interrompu ou suspendu les travaux en cours, de trop s'en approcher.

     

    10 mars 2025

     

    (Meillassoux insiste sur la particularité française du double vers, du distique ; il faudrait même parler du double distique, et de l'alternance des rimes masculines et féminines.)