Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ciels de synthèse - Page 2

  • Ethique journalistique

    Ayant lu une critique honnête du Stella Maris de McCarthy sur le site de New York Times, j'arrive d'un clic sur la page de l'auteur de l'article, un dénommé Dwight Garner ; en bas de sa biographie, on peut lire le paragraphe suivant, intitulé Journalistic Ethics, dont le contenu semble absolument impossible dans notre cher pays.

    "Book critics abide by the same exacting ethical standards as other Times journalists. (Those guidelines are public; you can read about them here.) For me, among other things, this means not sitting on prize committees, advising publishers or providing advance blurbs for books. I don’t review books by people I know. If I have had even a glancing acquaintance with someone whose book I might want to review, I discuss the details with my editors. I rarely go to book parties or other industry events."


    (« Les critiques de livres sont soumis aux mêmes normes éthiques rigoureuses que les autres journalistes du Times. (En ce qui me concerne, cela signifie, entre autres, que je ne participe pas à des comités d'attribution de prix, que je ne conseille pas les éditeurs et que je ne donne pas de commentaires à l'avance sur les livres. Je ne fais pas la critique de livres écrits par des personnes que je connais. Si j'ai rencontré, ne serait-ce que de loin, une personne dont je pourrais critiquer le livre, j'en discute avec mes rédacteurs en chef. J'assiste rarement à des fêtes du livre ou à d'autres événements du secteur ».)

    Si tous les journaux et magazines français appliquaient soudain cette règle, il faudrait idéalement virer et remplacer tous les critiques littéraires, mais au niveau de corruption banalisée où nous flottons avec le sentiment du devoir accompli, il y a fort à parier que pour rester en place, lesdits critiques s'engageraient à changer du jour au lendemain, et radicalement, leurs goûts. J'imagine la tête de Frédéric Beigbeder, par exemple.
    Ah, ces foutus puritains d'Amerloques. 

     

    16 décembre 2024

     

  • Les caves du Vatican

    J'ai beaucoup ri en lisant Les Caves du Vatican. (Je ne m'y attendais pas, étant demeuré jusque là, quant à Gide, fidèle au pénible souvenir de la lecture en troisième de La Symphonie pastorale.)

    Cette drôlerie me paraît avoir deux causes : le style assez libre, cocasse et recherché ; le comportement absurde, car soumis à des règles logiques, des personnages. (Il se peut que le premier élément, d'ailleurs, cherche à masquer, partiellement au moins, le second.)

    Je crois que si Gide eût été anglais, sa « sotie » aurait été adaptée à l'écran (plusieurs fois, dont au moins une avec succès).

     

    9 décembre 2024

     

    Lien permanent Catégories : Livre
  • Le maillon manquant

    Deux faits.

    1. J'ai fait un petit billet ici, il y a quelque temps, sur l'emploi chez Descartes, dans le Discours de la méthode, à propos du suspens ou de la réduction, du verbe feindre.

    2. J'aime citer depuis longtemps le mot de Basil Bunting cité par Ezra Pound dans son ABC de la lecture :
    Dichten = condensare.

     

    Je n'aurais jamais pensé à lier entre eux ces deux faits sans le magnifique Livre des amis d'Hugo von Hofmannsthal (publié aux éditions de la Coopérative par Jean-Yves Masson, éditeur et traducteur) :

    Ecrire (dichten) = feindre* = to feign

    Jean-Yves Masson ajoute en note : « Hofmannsthal pense ici à l'étymologie des verbes français et anglais "feindre" et "to feign", dérivés du latin "fingere" qui signifie originellement "modeler, façonner", puis "imaginer", d'où provient aussi le mot "fiction". Le verbe "dichten" s'applique à la création littéraire en général, même s'il s'applique surtout à la poésie ("der Dichter peut désigner "l'écrivain").  »

    L'astérisque signifie que le verbe feindre est écrit en français par Hofmannsthal. Ce qui signifie donc, sauf erreur de ma part, que l'aphorisme d'Hofmannsthal est écrit en trois langues :

    Dichten = feindre = to feign 


    Je ne tire pas les conclusions.

     

  • Parole n'a parolé (2025)

    (brouillon)

     

    1. Le théâtre est cet art où l’action, grande ou triviale, se déduit de ce que disent les personnages.

    2. Il faut donc, pour que l’action ne coïncide pas à la parole d’un seul, que toutes paroles soient fausses.

    3. Le théâtre est cet art où, s’il est une vérité, elle ne peut être dite.

    4. Le poème dramatique est donc premier.

    5. Ce qui fait du théâtre la lecture en acte du poème dramatique.

     

    26 février 2025

  • Parole n'a parolé (2007)

    L'exercice de sophophilie auquel deux personnages (dont un est issu des nombres) se livrent, dans le chapitre de la machine en cours, m'a obligé de ressortir ce texte de 2007 et d'en coller tel quel les trois points initiaux dans le corps du texte. Vous trouverez ci-dessous le texte complet, qui a si j'ose dire trait à une dramatique divine (n'empruntant rien à Hans Urs von Balthasar, puisqu'en 2007 je ne l'avais pas lu).


    20 novembre 2024

    Lire la suite