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marivaux

  • Double inconstance

    Il y a les pièces ouvertement didactiques et expérimentales de Marivaux, comme L'Île des esclaves où les rapports des maîtres et des valets s'inversent, ou comme La Dispute où l'on pratique des expériences d'observation sur des êtres humains élevés en captivité ; et puis les pièces de comédie, de divertissement sain à proprement parler, dont la plus célèbre est sans doute Le Jeu de l'amour et du hasard, où deux personnages promis l'un à l'autre, et qui ne connaissent pas, inversent d'eux-mêmes leurs rôles avec leurs servants. Et puis, il y a La double inconstance dont Anouilh dit qu'elle est terrible (cela me fait penser qu'on pourrait presque classifier les pièces de Marivaux comme Anouilh avait rangé les siennes, en pièces roses, noires, grinçantes, etc.).

    1. Arlequin et Silvia s'aiment. 
    2. Le Prince s'est épris de Silvia et Flaminia (qui travaille pour le Prince) s'engage à séparer Silvia d'Arlequin.
    3. A la fin, Silvia et le Prince s'aiment ; Arlequin et Flaminia s'aiment.

    Ces deux inconstances donneront elles le jour à quatre constances ? Nous ne le saurons pas, car la pièce est finie. (Mais je suppose que oui, car les relations dans les deux nouveaux couples sont beaucoup moins égalitaires et de plain pied : le Prince domine dans le premier, et Flaminia dans le second. A mois qu'à l'inverse, d'être trop inégalitaires, elles s'effondrent. On ne sait pas et je crois que la vie n'a rien à foutre de ces plates considérations idéoplusoumoinslogiques.)


    12 septembre 2025

  • De Marivaux

    Il est presque amusant de constater, après l'avoir tout de même un peu lu, après avoir monté Le Legs (en 1996 tout de même) et joué dans L'Île des esclaves, que je n'aimais guère Marivaux, ou pas vraiment, et qu'il m'a fallu, ce printemps, relire, pour des besoins de travail, La Dispute, pour comprendre vraiment (vraiment ?) quel incomparable génie (logicien mais pas seulement) ; et partant pourquoi il avait fallu qu'à ses grandes précision et rigueur fussent adjoints de son temps les talents et la vitalité des Comédiens Italiens, fils de la Commedia dell'arte. 
    Génie pour génie, Marivaux est quand même beaucoup plus agréable à lire que G.W.F. Hegel, par exemple.

    Cette lecture a eu pour conséquence qu'après deux ans d'interruption, j'ai repris l'écriture de mes pièces hyperbrèves où je les avais laissées, aux environs de la 935ème.

    27 juillet 2025