Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Journal - Page 5

  • 26 janvier 2024

    Passé les quinze derniers jours à tenter d'extraire de la narratrice S.H. de quoi faire un soliloque à destination (très hypothétique) du théâtre-zombie. Thème global : La loi du plus fort est toujours la meilleure. (Rapports du poète et du tyran.) Convoqués d'autorité, Mandelstam, La Fontaine (donc), Xénophon, Joyce. Se sont invités Apollinaire (hors sujet, diversion, Merveille de la guerre) et Pound (passage éclair pour ce dernier). Le tout dans un futur proche à la technomisère organisée par personne. Concision du style : maximum de violence dans minimum de mots, la plus grande étant de la dire comme une évidence, en passant. Dès le début d'écriture, massacre indifférencié des poètes neuneus du jour (les débiles légers parlent aux débiles légers) et des burnes vides élues qui gauleiterisent le pays, et le monde . (Juste après, dans la prétendue vraie vie, 2000 nullités poétalisantes dénoncent comme "trop méchant" Sylvain Tesson, l'écrivain touristique poly-râteliérisé à dico des jolies citations intégré. Lili Pute et Pute Lili <en même temps>.) Puis entrée directe dans la colonisation de l'esprit humain par la machine, le corps servant de terminal ; avec en filigrane discret la légalisation du commerce des enfants (usinage/import/export). (Pendant ce temps, dans la vraie vie, autour de moi, dans le village, révolte paysanne. Des gens qui ne veulent pas devenir ce que je viens d'écrire.) Et moi, seul, de part et d'autre de la schize, avec mon cigare belge (tabacs Joseph Martin).

    26 janvier 2024

  • 6 janvier 24

    Dans le chapitre en cours (le second du nouveau roman alternant avec l'ancien), dont j'ai passé plusieurs semaines à mettre en place le plan rigoureux et cohérent (vous allez comprendre), la narratrice (S.H.) se demande si elle est ou non encore en vie ; ainsi d'ailleurs que d'autres personnes qui lui sont proches, au moins spatialement. Voilà pour ce qui est clair. Ce que je m'explique moins, c'est que le chapitre entier tourne farce, avec des capsules spatiales hallucinées, un romancier mort (McCarthy) devant compléter comme il peut un dialogue dont les réponses d'un des deux interlocuteurs se sont perdues, une explosion de la planète Terre vue depuis l'espace et un dialogue entre dominicains célèbres (se déroulant en Italie aux environs de 1270) manifestement écrit par un scénariste protestant-zombie compensant à coups de bordées de mots orduriers, pour un film à gros budget américain. Autant vous dire que le lecteur et moi-même débarquons là comme Fabrice à Waterloo.

    6 janvier 2024

  • Modèle de composition II - Faulkner

    Si je t'oublie, Jérusalem, de William Faulkner

    (Les palmiers sauvages)

    Le roman (qui a retrouvé aujourd'hui le titre choisi par l'auteur: Si je t'oublie, Jérusalem) alterne deux histoires en dix chapitres (cinq pour chacune, donc), on serait tenté de dire deux nouvelles, qui ne se rencontrent apparemment pas : Les palmiers sauvages  et Le vieux père (ce vieux père étant le Mississipi, old man river).

    "Le vrai domaine de Faulkner est celui des mythes éternels, tout particulièrement ceux que la Bible a popularisés." Maurice Edgar Coindreau

    Le traducteur M.-E. Coindreau dans sa préface, qu'on peut lire seulement dans l'ancienne édition des Palmiers sauvages, établit avec précision, souvent contre la critique américaine,  l'enchevêtrement de thèmes (y compris naturels et bibliques, l'air et l'eau) présents dans les deux histoires, se répondant, et donnant au roman son unité.

    Je dirais que dans la première histoire, un homme qui est presque médecin part vivre avec une femme mariée qu'il finit par tuer en pratiquant sur elle un avortement dans des conditions de fortune ; tandis que dans la seconde, un homme emprisonné qui est presque un criminel mais ne rêve que de rester emprisonné, se trouve, du fait de la grande crue du Mississipi, recueillir et protéger courageusement dans sa barque une femme enceinte qui bientôt donne naissance à un enfant. A la fin de chaque histoire, les deux hommes sont en prison.

    6 décembre 2023

     

  • 1er décembre (journal)

    J'ai imprimé et relu le nouveau premier chapitre. Problème temporel colossal. Quand on fait un pain de cette taille-là, il faut tout jeter. Ou considérer la monstruosité comme une invention bannissant tout retour à un quelconque réalisme. Je ne change rien pour l'instant ; on verra ce que ça produit dans la suite des temps : effondrement de l'ensemble ou pas.

    4 décembre 2023