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Journal - Page 2

  • Nouvelles de la machine

    Retour à la machine, après avoir passé un mois à écrire un poème que d'abord j'ai cru dramatique, et qui ne le fut qu'en cela qu'il ne l'était pas, mais pas du tout. Ayant lu à haute voix une version presque aboutie, douze minutes, je me suis aperçu qu'on n'y comprenait goutte, sans la typographie et sa ponctuation doublée d'un jeu de parenthèses. Finalement, le poème a repris place... dans la machine.

    Je joue un peu avec mes limites.

    La première partie de cette machine affiche 61 800 mots et passe les 353 000 caractères espaces comprises. Elle a pour titre le nom d'un personnage. Qui d'ailleurs n'y paraît pas vraiment. Il dit deux phrases au téléphone.

    Je viens de jeter hors la machine plusieurs mois de travail (14.000 mots). Hop. Cela encombrait. Des morceaux resserviront, j'en décongèlerai l'un ou l'autre morceau, un jour de disette.

    24 mars 2025

     

  • urtheatron

    Cette fois, je me suis égaré tout à fait. C'est certain.

    J'ai rechuté. Plus grave crise depuis 2011, Une pièce parfaite, Personne, et 2012, La fin du monde (prologue). Je n'aurais pas dû remettre un œil dans Mallarmé.

    Le drame bref, plus court encore qu'avant, m'est apparu, de façon parfaitement abrutie, comme une forme neuve, peut-être même d'autant plus nécessaire que nul, je crois, n'en fera rien, au sens de faire concrètement advenir la chose sur la scène (ouf).

    J'ai mis à jour mes conditions personnelles d'utilisation du théâtre (urtheatron). Puis j'ai pris un morceau de la machine en cours  concernant l'astronaute perdue (ce que je peux m'en foutre, au fond) et je me suis lancé dans l'écriture prose/vers de la chose. Commencée le 19 février. Touche à sa fin aujourd'hui, le 17 mars. Moins de 2000 mots (environ 15 minutes parlées.)

    Sont passés dans cette moulinette condensatoire presque tout ce qui traîne depuis des siècles dans ma caboche. En mode synthétique, donc. Comme les ciels. Cette fois pas salopés d'amour.

    Tout ça pour ça. Et je tiens que ce n'est pas très jouable. A cause, il faut le dire, des parenthèses. 

    17 mars 2025

  • Koyré

    J'ai fermé le livre en disant à voix haute : merci, monsieur. C'était les trois Entretiens sur Descartes d'Alexandre Koyré. Une telle intelligence, une telle clarté ne se retrouvent pas fréquemment. Surtout chez les philosophes ou prétendus tels (la dernière rinçure d'Université se complaisant au titre). La dette que nous avons tous envers Descartes, et qui n'est pas celle du tout, je crois, qu'on s'imagine, est très clairement exposée ; non moins que le fait qu'elle n'a pas fini du tout de courir, et que Descartes permet en effet, et beaucoup mieux que l'œuvre à la fin confuse du moustachu de Sils-Maria, de détruire les idoles, toutes. Ce qui est assez dangereux. Ces trois Entretiens forment la fin d'un livre consacré à l'Introduction à la lecture de Platon (que j'ai lu ensuite, procédant à rebours). Les deux opus se complètent et dialoguent. Ils remettent silencieusement de l'ordre. 

    5 février 2025

  • 11

    J'écris désormais pour atteindre ces fameux onze lecteurs dont parlait Joyce.

    Quand je m'échinais encore, assez bêtement, inutilement, à la critique des basses œuvres culturelles de mon temps, j'avais davantage de lecteurs. Cette critique un peu verte, qui ne me coûtait pas tant parce que réussir n'avait jamais fait partie de mes projets (et que les projets mêmes faisaient le moins possible partie de ma vie), m'agrégeait deux types de lecteurs (sinon de rieurs) : ceux pour qui ma critique était juste, puisqu'ils étaient partisans eux aussi d'une culture moins idéologisée et plus haute ; et ceux, plus nombreux, pour qui toute culture était de toute façon à bannir.

    Il était donc grand temps que je m'attelasse (de mon matelas) à une production plus positive (non pas au sens où elle ferait la promotion de je ne sais quelles valeurs, mais au sens où elle s'élèverait au-dessus de la critique, vers l'œuvre).

    5 février 2025

     

  • Maxime 127

    Je prends le vieux Folio de La Rochefoucauld et (re)commence à lire ses Maximes dans l'ordre.

    Je constate que je n'ai rien souligné ni noté dans ce livre que j'ai lu plusieurs fois.

    Tout à coup, je découvre le nombre 127 entouré au crayon.

    127

    Le vrai moyen d'être trompé, c'est de se croire plus fin que les autres.

    En effet. C'est tout moi.

    Je m'étais bien reconnu, alors. 

    Le nombre 149 aussi est entouré (je m'en avise à l'instant) :

    Le refus des louanges est un désir d'être loué deux fois.

    Très bien, d'accord, je refuse les louanges.

    30 janvier 2025