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bible

  • L'or, de Blaise Cendrars

    Je n'avais pas lu L'or, dont un exemplaire a magiquement atterri sur mon bureau quand mon roman a d'une pichenette envoyé la Californie dinguer dans le Pacifique. Le hasard n'existe pas. C'est un merveilleux conte et le meilleur western que j'ai vu depuis longtemps. C'est aussi une manière de parabole biblique, un contrepoint amusé à Job. Cendrars est merveilleux de simplicité et sa brève épopée malheureuse du magnifique Suisse Johann August Suter, "inventeur" si j'ose dire de la Californie, est parfaite. Le seul livre du XXème siècle auquel il me semble pouvoir être comparé, par la simplicité et la puissance, est Le vieil homme et la mer. 

    16 janvier 2024

    L'or, Blaise Cendrars, Folio Gallimard

  • Modèle de composition II - Faulkner

    Si je t'oublie, Jérusalem, de William Faulkner

    (Les palmiers sauvages)

    Le roman (qui a retrouvé aujourd'hui le titre choisi par l'auteur: Si je t'oublie, Jérusalem) alterne deux histoires en dix chapitres (cinq pour chacune, donc), on serait tenté de dire deux nouvelles, qui ne se rencontrent apparemment pas : Les palmiers sauvages  et Le vieux père (ce vieux père étant le Mississipi, old man river).

    "Le vrai domaine de Faulkner est celui des mythes éternels, tout particulièrement ceux que la Bible a popularisés." Maurice Edgar Coindreau

    Le traducteur M.-E. Coindreau dans sa préface, qu'on peut lire seulement dans l'ancienne édition des Palmiers sauvages, établit avec précision, souvent contre la critique américaine,  l'enchevêtrement de thèmes (y compris naturels et bibliques, l'air et l'eau) présents dans les deux histoires, se répondant, et donnant au roman son unité.

    Je dirais que dans la première histoire, un homme qui est presque médecin part vivre avec une femme mariée qu'il finit par tuer en pratiquant sur elle un avortement dans des conditions de fortune ; tandis que dans la seconde, un homme emprisonné qui est presque un criminel mais ne rêve que de rester emprisonné, se trouve, du fait de la grande crue du Mississipi, recueillir et protéger courageusement dans sa barque une femme enceinte qui bientôt donne naissance à un enfant. A la fin de chaque histoire, les deux hommes sont en prison.

    6 décembre 2023

     

  • 7 octobre

    Le matin du 7, jour de l'attaque du Hamas contre Israël qui a fait 1200 morts essentiellement civils, est arrivé par la poste Rêve de fer de Norman Spinrad, écrit en 1972. Quelques jours auparavant, mon amie Lucie Boscher, pas vue depuis plusieurs mois, a repris contact. Le roman de Spinrad se passe dans un monde parallèle au nôtre, dans lequel, semble-t-il, la seconde guerre mondiale n'a pas eu lieu, puisqu'Adolf Hitler a émigré aux Etats-Unis dans les années 1920. Il y est devenu illustrateur puis auteur de science-fiction. Ses idées, les mêmes que celles du Hitler de notre monde, ont été déclinées dans une série de romans, dont le dernier, Le Seigneur du Svastika, lui a valu le prix Hugo à titre posthume en 1954. Le roman de Spinrad Rêve de fer est intégralement et exclusivement le roman du Hitler de science-fiction. Lucie et moi sommes convenus de nous voir la semaine suivante ; je rouvre le fichier d'Esther, un monologue écrit pour elle, adaptation libre du Livre d'Esther de la Bible ; fichier auquel je porte quelques corrections que j'avais jusque là repoussées. Il est midi et je n'ai pas encore lu les informations du jour (je ne les écoute ni ne les regarde). La phrase ajoutée à mon texte (c'est un personnage qui parle, dirais-je en imitant Molière en son Tartuffe, et pour les mêmes raisons) : "Ceux qui veulent te tuer, s'ils veulent vraiment te tuer, tue-les avant qu'ils n'aient levé la main sur toi."

    13 octobre 2023