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Le principe de cruauté, de Clément Rosset

Premier livre (et dernier, peut-être) de Clément Rosset que je lis. Très clair, pas dénué d'humour. Pas si manifestement schopenhauerisé que je ne le craignais. Très intelligent, intelligible et concis. 50 pages. Suivies de trois Appendices intéressants.

Les deux principes (réalité suffisante, incertitude) sont très justes et très bien expliqués et devraient constituer un minimum pour tout écrivain.

C'est dans le Post-Scriptum à son essai (avant donc les trois Appendices) que Rosset manque quelque chose, et c'est évidemment, comme pour tout philosophe, à propos de l'amour "dans son sens le plus étendu" (même s'il est drôle lorsqu'il qualifie d'irréel l'amour du prochain) : "Car il entre dans l'essence de l'amour de prétendre aimer toujours, mais dans son fait de n'aimer qu'un temps. En sorte que la vérité de l'amour ne s'accorde pas avec l'expérience de l'amour."

Il me semble que l'amour entre enfants et parents (dans un sens et dans l'autre) peut ne pas finir, et je tiens même que la mort peut ne pas le clore***. Il n'est pas anecdotique sans doute que ce soit cet amour sur lequel principalement s'est bâti l'édifice chrétien ; et que cet amour-là aussi soit au point de crever.

6 novembre 2023

***Post-scriptum (c'est mon tour) : Je viens de lire sur son blog un beau texte de Georges de La Fuly, Altération (le rêve et les adieux), où l'auteur parle, à propos de sa défunte mère, de "cet amour inconditionnel pour celle qui m'a aimé durant quarante-sept ans". (6 novembre 2023)

 

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