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prose

  • Nous autres, de Zamiatine

    Le premier. 1920. Sans lui, ni Huxley ni Orwell.
    Poursuite du bonheur façon soviet.
    Etat Unique.
    Désindividuation. Numéros. D-505, le narrateur, va penser. Donc trahir.
    Couvre-feu. Guerre à l'imagination. Et aux plaisirs (y compris alcool, tabac).
    Conquête spatiale.
    Découplage sexe/reproduction.
    On y est.

    « Ecoutez, dis-je à mon voisin en le tirant par la manche. Ecoutez, je vous dis ! Répondez-moi : de l'autre côté de la limite de votre univers fini, qu'y a-t-il ? »

    Zamiatine est d'une grande finesse sensible.
    Son écriture est d'une grande économie. La poésie partout affleure.
    On est presque surpris que livre ne soit pas en vers.

    « Seuls les anciens connaissaient la pitié, résultat d'une profonde ignorance de l'arithmétique, qui nous paraît ridicule à l'heure actuelle. »

    (Il y a un lien, je crois de plus en plus, entre le vers et la technologie.
    Un lien logique.)

    (De toute façon, si l'on considère que les langues ont toujours eu deux régimes, vers et prose, la disparition de l'un n'est que le prodrome de la disparition de l'autre. Et appeler vers n'importe quoi ne change rien à la chose.)

    21 mai & 3 septembre 2024

    Eugène Zamiatine, Nous autres, traduction de B. Cauvet-Duhamel, Gallimard, 1971. (Notons que plusieurs nouvelles traductions sont récemment sorties.)