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histoire

  • Jeu des jeux

    « Tous autres jeux sont par comparaison stupides. Notre joueur — je dirai qui à la fin de la phrase — est celui qui traverse les époques et les lieux dans les temps et les situations qu'ils tissent et leurs déprédations immenses  ; il sait comment se battre et quand ne pas engager le combat ; il sait les hommes et leur douceur et leurs massacrements et leur amour parfois jusqu'au bois de la croix ; il sait que tout sera perdu et ne désespère pas : il est ce lecteur de toujours que nous espérons nôtre. Il est, très évangéliquement, le dernier et le premier cosmonaute, le seul cosmogonaute. »

    27 décembre 2023

  • Territoires perdus

    Peu de personnages sont aussi peu probables que Charles de Gaulle et il suffit d'avoir l'idée de transposer son caractère et ses actions dans une fiction qui ne soit pas à clé, un monde à proprement parler imaginaire, pour comprendre que De Gaulle n'est pas du tout un personnage réaliste ("Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable", notait déjà Boileau) ; si peu probables soient ses façons franches et brutales de s'opposer et ce génie de comprendre que n'ayant rien à perdre il doit absolument ne surtout rien céder, elles le sont finalement bien davantage que ses réussites sur presque tous les fronts où il aura engagé le combat. C'est ce que je me suis dit après avoir lu à grande vitesse L'ami américain d'Eric Branca, roboratif ouvrage racontant "la guerre de trente ans" contre l'Amérique, contre l'invasion américaine, militaire, économique, monétaire et culturelle, qu'aura livrée De Gaulle, parallèlement d'abord à celle contre l'Allemagne, entre 1940 et 1969. Il semble bien, depuis, que des gouvernants de rencontre aient donné, plus encore que vendu, notre pays et que la combinaison OTAN-UE ait enfin réussi où l'AMGOT des Roosevelt et Truman avait échoué. Cette permanente infestation de traîtres à tous les étages de la politique, de l'économie et du journalisme ; l'accoutumance que nous en avons prise ; non moins que l'abrutissement culturel programmé et la tiers-mondisation islamique accélérée, devraient évidemment nous désespérer tout à fait si l'exemple tout à coup ne nous éclairait de cet homme parti seul continuer une guerre perdue sans rien céder pourtant à ses rivaux d'alliés. La situation ne saurait être si horrible que le désespoir en serait justifié. Et moi, qui, enfant, avais été si sensible aux cartes de France, et si troublé de celles où le royaume était portion congrue, au commencement du règne de Philippe-Auguste par exemple, comment n'aurais-je pas été ému par la phrase de Malraux sur l'homme de juin 1940 : "La France, c'était, devant lui, deux tables en bois blanc." On ne l'eût pas vue sur une carte.

    1er septembre 2023

     

    L'ami américain, Eric Branca, Tempus-Perrin