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conrad

  • Tout le mal

    Je ne pensais pas relire ce livre, je voulais juste y jeter un œil, mais le livre m'a happé. C'est le genre de livre dont j'aimerais retenir tout (et je suis très loin de pouvoir ça, évidemment, saisir un livre comme un aigle sa proie, dans l'ensemble et dans les détails, dans l'explicite et dans l'implicite). Une amie m'a demandé ce que je lisais, et je lui ai répondu que je lisais ce livre pour la quatrième fois parce que, ai-je dit sans préméditation, il y a tout. Oh, ça a l'air idiot, comme ça, je sais. Or non, il n'y a pas tout ; mais il y a, pour ainsi dire, et je sais déjà que les chipoteurs chipoteront, tout le mal ; et le bien même est en creux indiqué, hélas inaccessible. Je ne sais pas ce que Conrad a vu et dont il nous préserve encore, nous donnant l'idée des voix dans les ténèbres, mais non encore ce que disent ces voix (que l'on devine, entrant ainsi dans la confidence abjecte). Aucun livre, ou très peu, décidément, ne porte son titre aussi bien que ce Cœur des ténèbres. Même l'amour est considérablement pourri, horriblement pourri, pour être plus précis (les lecteurs du livre comprendront). L'amour ou ce qui passe pour lui ; ce qui enverrait le véritable, sans doute aussi qui est la vérité, très loin là-haut, dans le ciel même, dans l'au-delà, s'ils existent.

    5 février 2025